Accueil Editorial Réhabiliter l’infrastructure routière

Réhabiliter l’infrastructure routière

Editorial La Presse

L e nouveau modèle économique national mis en place a fait de la garantie d’une croissance globale et durable son objectif fondamental. Certes, les programmes lancés et les différentes dispositions retenues commencent à donner des signes positifs et rassurants, mais on reconnaît que le chemin est encore long et complexe. Certains volets fondamentaux pour la bonne conduite de ce modèle nécessitent encore beaucoup d’efforts et davantage d’implication. Et c’est, entre autres, notre réseau d’infrastructure routière qui inquiète aujourd’hui, car toujours loin de répondre aux nouvelles exigences socioéconomiques du pays.

D’ailleurs, conscient de l’ampleur d’un tel enjeu, le Chef de l’Etat a réaffirmé, en recevant jeudi dernier la ministre de l’Equipement et de l’Habitat, toute l’importance d’accélérer le rythme de réalisation des grands projets et d’assurer une réhabilitation rapide de l’axe routier national. Des recommandations légitimes et urgentes, surtout que les réalisations dans le secteur connaissent, depuis quelques années, un ralentissement assez manifeste. Selon certaines statistiques disponibles, le réseau d’autoroutes n’a enregistré, entre 2017 et 2022, qu’environ 180 km supplémentaires. Trop peu pour un pays qui mise sur une valorisation significative des exportations et sur la dynamisation, d’une manière générale, des transactions commerciales.

Au niveau du réseau des routes nationales, le bilan est beaucoup plus maigre, puisque les mêmes statistiques retiennent 5 km supplémentaires seulement, tout comme notre réseau régional. Pourtant, les projets programmés et budgétisés sont assez importants. On se rappelle qu’en 2016, la Banque européenne d’investissement avait signé, à elle seule, un contrat de l’ordre de 150 millions d’euros pour moderniser l’infrastructure routière. Mieux encore, toute une stratégie nationale pour la consolidation de ce secteur à l’horizon 2035 a été lancée moyennant un budget total de 35 milliards de dinars. Mais on est malheureusement toujours au point mort. De toute évidence, c’est la question de la concrétisation qui semble faire défaut aux différents programmes d’infrastructure routière, ce qui justifi e donc les nouvelles directives du Président de la République pour revoir rapidement le rythme d’exécution des projets retenus.

Cette concrétisation est d’autant plus incontournable que son impact socioéconomique est, comme l’attestent toutes les expériences, incommensurable, notamment en termes de réduction du coût de transport, d’assouplissement des transactions commerciales, de sécurité et d’amélioration du niveau de mobilité, interrégionale surtout. Toutefois, la mise à exécution des grands projets routiers gagnerait encore plus en s’adossant à une politique d’entretien et de maintenance plus rigoureuse, surtout que le coût d’investissement dans l’infrastructure routière est très lourd. On reconnaît, en effet, que le système actuel d’entretien fait sérieusement défaut en raison d’un laisser-aller bien évident. D’où les recommandations du Chef de l’Etat de revoir rapidement cette question et de garantir, ainsi, au citoyen «le droit à des services de qualité».

Charger plus d'articles
Charger plus par Anis SOUADI
Charger plus dans Editorial

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *